230 pages. 230 pages que l’on fait défiler encore et encore, un stylo rouge à la main, en quête de la moindre faute de frappe, d’accord ou de français qui peut s’y cacher.
L’exercice est périlleux. Interminable et dangereux. On dit toujours que « Le mieux est l’ennemi du bien ». Quand on se lance dans la correction d’un roman dans lequel on a mis toutes ses tripes, la tache est autrement plus risquée. Une tournure de phrase que l’on trouve tout à coup moins sonnante, puis une autre que l’on raye d’un trait sec et sans appel. De nombreux hochements de tête insatisfaits, des yeux fatigués, un poignet douloureux… Et cette boule au ventre qui s’installe, sans que l’on puisse jamais s’en débarrasser.
Puis après des heures d’une intense concentration seulement troublées de quelques ronrons curieux, on arrive au bout. Au bout d’un voyage aussi merveilleux que tortueux, auquel on met un point final fébrile… mais apaisé.